Située en baie de Saint-Malo, l’île de Cézembre fait l’objet depuis le lundi 27 février d’une vaste opération de dépollution pyrotechnique orchestrée par les démineurs de la Marine nationale.
En effet, cette île, occupée et fortifiée en mai 1942 par les Allemands, a été fortement bombardée début août 1944.
A l’issue des hostilités, compte tenu du risque important lié à la présence de munitions non explosées, l’ile devient propriété du ministère de la Défense et est interdite au public.
Le 5 novembre 1945, l’ile est inscrite à l'inventaire des sites et est depuis un site classe. En 1950, la plage est rouverte au public.
En 2008, la cellule NEDEX (Neutralisation, Enlèvement et Destruction des Explosifs) du Commandement en chef pour l’Atlantique (CECLANT-Marine nationale) réalise une première opération de dépollution pyrotechnique sur plus de 3 mètres de profondeur de la plage principale.
L’ile est désormais scindée en 2 zones : l’une dite ≪verte ≫– la plage – ouverte au public ; l’autre dite ≪rouge ≫– le reste de l’ile – interdite d’accès au moyen d’une clôture et de panneaux de signalisation du danger.
Afin de pouvoir procéder au transfert de l’île au Conservatoire du littoral, il est nécessaire d’effectuer une deuxième opération de dépollution pyrotechnique dans la zone rouge pour la mise en place d’un sentier balisé et clôturé permettant aux visiteurs de découvrir les vestiges de la Seconde Guerre mondiale, la faune et la flore de l’île.
Les travaux, réalisés par une équipe de quatre démineurs de la Marine nationale appartenant à la cellule NEDEX, ont débuté fin février et devraient durer jusqu’à fin mars. Pour travailler, les démineurs utilisent deux pelleteuses de 13 et 7 tonnes, apportées sur l'ile à l'aide d'une barge motorisée, en amont du chantier, ainsi que du matériel de détection et localisation (sondes électromagnétiques). Ils devront dépolluer une bande de 3 m de large, sur 1 mètre de profondeur et sur une distance de 800 mètres.
Une cartographie du sentier a été réalisée en 2015 par sondage électromagnétique. Elle a permis de déceler 133 cibles potentielles enfouies à différentes profondeurs qui seront toutes traitées.
Un arrêté du préfet maritime est en vigueur durant toute la période, interdisant la navigation et les activités liées à la mer dans une zone de 800 m de rayon. La circulation aérienne à la verticale de cette zone est règlementée par l’aviation civile.
A l’issue, le processus de transfert de l’ile du ministère de la Défense vers le conservatoire du littoral initie par la base de Défense de Rennes, pourra se poursuivre, avec comme point d’orgue l’ouverture d’un sentier de découverte du patrimoine naturel et historique du site touristique, compatible avec la sécurité du public et la protection de la richesse d’une avifaune patrimoniale dont la Défense a su préserver le développement au fil des années. Le circuit qui sera ouvert permettra de bénéficier des plus belles vues sur l’ile et la côte d’Émeraude et sur les points les plus spectaculaires des fortifications de l’ile.