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18-19 juin 2014 - Exercice majeur "Biscaye 33" au large de l’estuaire de la Gironde et à Arcachon
20 juin 2014

La préfecture maritime de l’Atlantique a organisé les 18 et 19 juin, un  exercice ORSEC maritime d’ampleur au large de l’estuaire de la Gironde et à Arcachon (Océan et bassin).

Cet exercice comportait 2 volets, le premier (1èr jour) sur l’assistance à navire en difficulté (ANED) puis le deuxième (2ème jour) sur la lutte contre une pollution maritime (POLMAR) par hydrocarbure en Gironde.

De plus un volet de coopération franco-espagnole a été mis en œuvre (BISCAYE Plan) avec la participation d’un remorqueur espagnol.

Ce type d’exercice est mené régulièrement dans le but de conforter le savoir-faire des différentes unités de l’Etat et d’autres organismes comme la  SNSM, de parfaire la formation du personnel et de valider les différents plans d’interventions.

La marine nationale, chargée de la lutte antipollution en mer, développe par ces entrainements une expertise et une préparation dans cette mission, au service de l’action de l’état en mer, confiée au préfet maritime.

Le préfet maritime de l’Atlantique est organisateur de l'exercice ORSEC BISCAYE 33. Il s’appuie pour la préparation de l’exercice sur la division Action de l’Etat en Mer (AEM) et sur la Direction départemental des territoires et de la mer DDTM et de la délégation mer et littoral DML  de Gironde ainsi que sur le centre d’expertises pratiques de luttes antipollution CEPPOL de la marine nationale.

Plusieurs objectifs ont été fixés dont le principal est de s’assurer de la capacité de la France à répondre à une crise maritime en gironde et de la cohérence du dispositif ORSEC maritime.              

Ainsi, le scénario réaliste préparée par la division AEM de la préfecture maritime de l’Atlantique a permis de :

  • S’assurer de l’évaluation d’une situation par la mise en place d’une équipe d’évaluation (EE) en mer.
  • S’assurer de la capacité d’intervention par la mise en place d’une équipe d’intervention (EI) en mer.
  • Assurer un remorquage d’un navire en difficulté pour le mettre en sécurité.
  • Assurer la lutte contre la pollution maritime.
  • Former des professionnels de la mer aux techniques POLMAR.
  • Travailler avec des professionnels de la mer et tester leur capacité de récupération par des barges ostréicoles.
  • Assurer l’efficacité de la communication Terre/Mer.
  • Assurer la continuité de l’action pendant l’interface Terre/Mer.
  • Mobiliser rapidement l’ensemble des moyens de lutte ANTIPOLL.

Plusieurs  défis ont été relevés et atteints. Un exercice de cette nature permet de tester un certain nombre de points importants et d’atteindre des objectifs particuliers bien précis :

  • La rapidité de l’alerte est capitale dans ce type d’événement :
  • La capacité à élaborer une connaissance précise du sinistre, de son origine est capitale dans ce genre de circonstances.
  • La mise en œuvre des équipes d’évaluation puis d’intervention permet de préciser dans les premières heures de l’accident le dispositif de secours et d’assistance à mettre en place.
  • La coordination des différents vecteurs de secours et d’assistance par le CROSS, qui agit pour le compte et sous la direction du préfet maritime, est essentielle au succès de l’opération de sauvetage.

Le scénario réaliste met en œuvre de nombreux moyens humains, maritimes, terrestres et aériens lors d’une collision entre 2 navires (dont le Cuidad de Cadiz) au large de l’estuaire de la Gironde.

Toute la chaine d’intervention se mobilise sous la coordination du CROSS et du centre des opérations de la Marine (CoM) puis du CTC (centre de traitement de crise) de la préfecture maritime de l’Atlantique.

Ainsi, deux grands thèmes du plan ORSEC ont été réalisés :

La partie ANED (Assistance à navire en difficulté) le 18 juin devant l’estuaire de Gironde a  mis en œuvre deux équipes d’évaluation (EE) de La Rochelle et de Bordeaux et d’une équipe d’intervention (EI) de la base navale de Brest. Ces équipes ont été hélitreuillées par les hélicoptères de la marine nationale et de l’armée de l’Air

Cette phase d’expertise et d’intervention s’est poursuivie avec le remorquage du Cuidad de Cadiz  par un remorqueur espagnol Maria de Maetzu.

La partie POLMAR (Plan de lutte contre la pollution maritime) mise en place le 19 juin à Arcachon avec des navires de pêche et des barges ostréicoles. Ce volet a commencé par la formation des professionnels par le CEPPOL sur le matériel et les processus de lutte antipollution.

Le CEPPOL a utilisé de la bale de riz pour simuler la pollution par hydrocarbure. Celle-ci naturelle ne présente aucun danger pour l’environnement et permet de visualiser le travail des équipes.

Un avion des Douanes POLMAR III a permis de localiser au mieux la pollution simulée et de diriger les moyens nautiques sur zone.

La lutte anti pollution a été menée en mer devant l’estuaire et dans le bassin d’Arcachon, deux zones maritimes très différentes avec divers moyens maritimes (chalutiers et barges ostréiculteurs et mytiliculteurs).

Le risque d’accident en mer n’est pas nul (incendie, collision, échouage, voie d’eau…) malgré toutes les mesures préventives de sécurité qui relèvent du capitaine, de l’équipage, de l’armateur, de l’administration des affaires maritimes.

Les mesures préventives de sécurité sont particulièrement sévères pour les navires.

La météo et la configuration des lieux peuvent constituer des facteurs aggravants ; c’est pourquoi il convient d’être extrêmement rapide et réactif pour que les secours soient efficaces.

Pour faire face à ce type de situations, lorsqu’elles se produisent, il n’y a qu’une seule chose à faire : s’entraîner et se préparer ensemble, tirer les leçons des exercices et des cas réels (TK Bremen, Luno,…)

Participation des  pêcheurs à  un exercice de lutte contre la pollution.

Depuis la catastrophe du Prestige en 2002, le rôle des pêcheurs dans la lutte contre la pollution n’est plus à démontrer. Ils ont eu plus récemment l’occasion de montrer leur efficacité à l’occasion d’un déversement accidentel d’hydrocarbures dans la Loire à Donges en mars 2008.

Les exercices de lutte contre la pollution en Manche, Atlantique, Méditerranée ou Outremer sont mis à profit pour tisser un réseau de professionnels de la mer aptes à appareiller sans délais pour participer aux côtés des moyens de l’Etat à la lutte antipollution. Les pêcheurs volontaires dont les bateaux correspondent aux caractéristiques recherchées (définies par le Centre d’Expertise Pratique de Lutte contre la Pollution) sont identifiés par le Délégué Mer Littoral (DML). Ceux-ci sont formés au cours d’une journée de théorie par les experts du CEPPOL puis impliqués dans la phase dynamique de l’exercice qui suit. Les premières formations datent de 2005 à Marseille. Ce fut ensuite le cas aux Sables d’Olonne en 2009, Dieppe en 2010, Lorient en 2011, Cayenne en 2012 et plus récemment à Saint-Nazaire et Dunkerque au printemps cette année.

Concrètement, il s’agit pour ces professionnels de la mer de mettre en œuvre un chalut récupérateur de type THOMSEA ou SEYNIP. Ces chaluts ont été spécialement conçus pour la collecte des macros déchets et des hydrocarbures lourds.  Il s’agit de chaluts de surface, efficaces jusqu’à mer 3. Ils sont tractés par deux navires selon la technique dite « en bœuf ». Il est à noter qu’un des principaux atouts de ces formations réside dans l’échange entre pêcheurs et experts du CEPPOL. Les pécheurs, en parfaits connaisseurs des différentes techniques de mise en œuvre des chaluts, sont amenés parfois à proposer des adaptations, fruit de leur expérience.

Il ne s’agit pas de former tous les pêcheurs mais d’identifier les bateaux techniquement aptes et de disposer à terme d’un réseau bien réparti sur l’ensemble de nos côtes qui, en cas de pollution, peut être rapidement affrété par le préfet maritime de région pour renforcer les moyens étatiques.